Page:Delvau - Gérard de Nerval, 1865.djvu/35

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

29
GÉRARD DE NERVAL

cheveux d’ébène, et son buste étincelait comme celui d’une reine, pailleté de trèfles d’or sur un fond de soie et de velours. Éperdu, fou d’ivresse, je m’étais jeté à genoux devant l’image ; une porte s’ouvrit. Héloïse vint à ma rencontre et me regarda d’un œil souriant : « Pardon, reine, m’écriai-je, je me croyais le Tasse aux pieds d’Éléonore, ou le tendre Ovide aux pieds de Julie !… »

« Elle ne put rien me répondre, et nous restâmes tous deux muets dans une demi-obscurité. Je n’osai lui baiser la main, car mon cœur se serait brisé. Ô douleurs et regrets de mes jeunes amours perdues ! que vos souvenirs sont cruels !… »