Aller au contenu

Page:Demanche - Au Canada et chez les Peaux-Rouges, 1890.djvu/27

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


II

d’halifax à québec


Halifax. – Un article humoristique. – La vie anglo-américaine. – D’Halifax à Québec. – Les chemins de fer américains. – Les Acadiens. – Ovations aux délégués français.


Forcés, au delà de toute espérance, de faire à Halifax un séjour par trop prolongé, nous parcourons en tous sens les rues et les environs de la ville. Halifax est une ville de 36,000 habitants, tous d’origine anglo-saxonne. Les rues y sont larges mais nullement pavées, ce qui en rend la fréquentation peu agréable les jours de pluie. Pour faciliter la circulation, on a placé à chaque croisement de rues de larges dalles de pierres qui permettent au piéton de passer d’un trottoir à l’autre sans enfoncer dans la boue jusqu’à la cheville. Ce système est d’ailleurs usité dans tout le Canada. Les maisons situées le long du port sont presque toutes en bois, mais dans l’intérieur de la ville s’élèvent de belles constructions en pierre et en brique. L’église cathédrale catholique, de style gothique, n’est fréquentée que par les Irlandais ; l’intérieur est sans luxe mais décoré avec goût. Le palais législatif et l’hôtel des postes, qui sont de grands édifices, n’ont pas le moindre cachet. Parmi les tableaux qui garnissent les salles des séances du Parlement, se trouve le portrait du général Williams. Le valeureux défenseur de Kars contre les Russes, en 1855, est originaire d’Halifax. Un monument élevé à la mémoire des soldats morts pendant la guerre de Crimée rappelle le temps où Canadiens et Français combattaient ensemble dans les tranchées devant Sébastopol.