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au canada et chez les peaux-rouges

tion générale et même des larmes de joie de quelques-uns, une voix s’écrie : « Trois hourrahs pour nos amis les Français ! » C’est au retentissement de ces clameurs sympathiques que le train s’éloigne à toute vitesse, pour suivre, à quelque distance, les bords du Saint-Laurent qui apparaissent à intervalles assez éloignés.

La même réception attend la délégation dans tous les centres principaux, et M. Mac Donald, surintendant du chemin de fer Intercolonial qui dirige notre train, met la meilleure grâce du monde à prolonger les arrêts aux stations. Aux Trois-Pistoles, à la Rivière-du-Loup, même accueil enthousiaste qu’à Rimouski : les députés et autres notabilités en villégiature dans les stations balnéaires du Saint-Laurent viennent saluer la délégation au passage. À Lévis, en face de Québec, où le train n’arrive qu’à dix heures du soir, la réception est plus chaleureuse encore. La gare, les édifices publics, un grand nombre de maisons particulières sont pavoisées et illuminés, dans la ville haute comme dans la ville basse. Sur la falaise, les feux de joie qui ont été allumés produisent un très curieux effet. Au moment où le train entre en gare, un magnifique feu d’artifice est tiré et une salve de coups de canon se fait entendre. Une affluence considérable assiste à la réception faite par la municipalité de Lévis. La foule est telle que les délégués ont une peine infinie à se frayer un passage jusqu’au bateau traversier qui doit les transporter sur la rive gauche du Saint-Laurent. En abordant à Québec, un grand nombre d’habitants se pressent sur le quai pour acclamer les délégués qui ont hâte d’aller prendre quelque repos à la suite d’une aussi belle mais fatigante journée.

Ce n’est qu’après l’arrivée du Damara, que le maire de Québec, M. F. Langelier, entouré du conseil des échevins, de délégués des villes environnantes et d’un grand nombre de personnalités, remet au président de la délégation, M. de Molinari, l’adresse de bienvenue dans laquelle il rappelle les liens qui unissent la Canada à la France et exprime le vœu de voir les relations commerciales entre les deux pays prendre un essor plus considérable.