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Page:Demanche - Au Canada et chez les Peaux-Rouges, 1890.djvu/39

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III

québec


Québec. — Légende du Chien d’Or. — L’université Laval. — Le Parlement provincial. — La brigade du feu. — Les travaux du port. — Origine de la presse canadienne française. — Tant pis, tant mieux. — Les journaux français de Québec et leur histoire.


L’ancienne capitale du Canada est bâtie dans un site des plus pittoresques. Lorsque, remontant le Saint-Laurent, on dépasse l’extrémité sud de l’île d’Orléans, on voit se dresser tout à coup un rocher à pic qui s’avance dans le fleuve en forme de bec, dominant au loin la plaine et l’onde. C’est sur ce rocher que s’élèvent la ville haute de Québec et sa citadelle, longtemps considérée comme la plus forte de l’Amérique du Nord. Aujourd’hui ses remparts ne sont plus guère ornés que de pièces de canon destinées aux saluts. L’esprit guerrier a cessé d’habiter dans ces parages témoins de tant d’actes héroïques. Il n’y a plus à Québec, pour garnison, qu’un détachement et une école d’artillerie, la milice n’étant appelée sous les drapeaux qu’à de rares intervalles.

Quelques auteurs ont prétendu que l’origine du nom de Québec provenait de l’exclamation poussée par un matelot qui, découvrant le promontoire où s’élève aujourd’hui la capitale du Bas-Canada, se serait écrié : Quel bec ! (dans le sens de quel cap !).

Mais la plupart des historiens, et notamment Ferland, donnent à ce mot une origine sauvage. En effet, dans les dialectes algonquins, Kebec signifie rétrécissement d’une rivière, passage étroit. Or telle est justement la situation du Saint-Laurent qui se trouve resserré, à la hauteur de Québec, entre deux côtes élevées. Cette dernière étymologie paraît être la plus vraisemblable.