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Page:Demanche - Au Canada et chez les Peaux-Rouges, 1890.djvu/72

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AU CANADA ET CHEZ LES PEAUX-ROUGES

M. Oscar Dunn, une plume correcte, qui mourut secrétaire de l’instruction publique à Québec ; M. de Gelles, aujourd’hui conservateur de la bibliothèque du Parlement, à Ottawa.

M. Joseph Tassé, le jeune directeur actuel, est un écrivain de mérite qui, sous ce titre : les Canadiens de l’Ouest, a écrit la biographie des Canadiens qui se sont distingués dans l’ouest américain. Élu à 29 ans député, en 1878, il a représenté Ottawa à la Chambre des communes. Autour de lui gravitent MM. Aimé Gélinas, Elie Tassé, Benjamin Sulte, etc. M. Sulte, aujourd’hui sous-député-ministre de la milice à Ottawa, n’aborde plus que les sujets littéraires et historiques. Il est l’auteur d’une foule de chroniques et de monographies, qu’il assaisonne toujours de sel gaulois, et qui ont pour but principal l’étude et la glorification de la race française en Amérique.

Après la mort de L. Duvernay, la propriété de la Minerve passa à ses fils qui la partagèrent ensuite avec M. Dansereau. Le journal appartient aujourd’hui à une Société par actions présidée par M. Tassé.

La Minerve est un journal du matin, du prix de 2 centins le numéro ou de 6 piastres par an, pour la ville et de 5 piastres seulement pour la campagne et les États-Unis. Le samedi de chaque semaine, le numéro étant double comme format, les questions littéraires, scientifiques et autres y trouvent une large place. Le tirage quotidien est de 6 à 7,000 exemplaires. Une autre édition hebdomadaire, s’adressant particulièrement aux cultivateurs, est tirée à un nombre à peu près égal. Comme opinion, la Minerve est l’organe attitré du parti conservateur et du parti canadien-français. Elle est regardée comme le journal officieux français du cabinet Macdonald. C’est elle qui pour ainsi dire, donne le mot d’ordre et de ralliement à tous les organes de son parti. La Minerve est une autorité pour le Canada et particulièrement pour le district de Montréal. C’est le seul journal français qui, au moment même de la mort de Riel, ait approuvé sans restriction l’exécution du chef métis.

Dans les mêmes eaux que la Minerve on rencontre le Monde. Il eut pour fondateur, le 15 août 1867, M. J. Royal, qui ne trouvait pas les intérêts catholiques suffisamment représentés et voulait leur donner un organe spécial. À cette époque il s’appelait le Nouveau Monde ; ce n’est que neuf ans plus tard, quand d’ultra-catholique il devint con-