Page:Demolder - Le Jardinier de la Pompadour, 1904.djvu/112

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— En ce cas, lui jeta le chef, pourquoi as-tu remis l’autre jour à Martine un bouquet avec le billet où tu avais griffonné des vers ? Et des vers composés par le roi lui-même pour Mme d’Étioles et que tu copias en tripotant des papiers qui ne te regardaient point ! Car ce n’est pas dans le catéchisme du diocèse que tu les as trouvés !

Agathon baissa vers son assiette son nez pointu.

— Quel est ce poème ? demanda Jasmin.

Martine imitant l’accent de Mme d’Étioles récita :

Non, rien n’est si beau que Zémire.
Ainsi que mon amour, mon bonheur est parfait ;
Dans tous les yeux j’ai le plaisir de lire
Que chacun applaudit au beau choix que j’ai fait.

Ce méchant quatrain commis par Louis XV fut couronné dans la cuisine d’un murmure flatteur. Le chef but à la chambrière de Zémire, à son amant et au marmiton qui soupirait. Agathon leva son verre d’une main tremblante.

Après le repas Martine fit signe à Jasmin de la suivre.

— Madame est à table avec le duc de Gontaut, l’abbé de Bernis, M. Jeliotte, son maître de chant, et M. Guibaudet, son maître de danse, dit-elle.

Elle conduisit Jasmin au cabinet de toilette de sa maîtresse. Des miroirs étaient pendus dans tous les coins. Sur la table se trouvaient un coffret-flaconnier en galuchat, un tampon à fard, un pilon à parfums,