Page:Demolder - Le Jardinier de la Pompadour, 1904.djvu/113

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le soufflet à poudre, qui avait l’air d’une grande chenille rouge dans une boîte en carton, un couteau à gratter.

— Que d’objets ! dit Jasmin.

Les vases, les porcelaines, les pots avaient des teintes d’œufs de rossignol et de canard. Des rubans jetés faisaient songer à des auricules. Près de la porte pendait une poupée vêtue en religieuse avec trois mouches sur sa joue trop fardée.

— C’est à Mlle Alexandrine, la fille de Mme d’Étioles, dit Martine.

À côté du cabinet s’ouvrait la garde-robes. Des vêtements étaient suspendus à des patères, s’alignaient dans une armoire, reposaient sur les porte-manteaux. Leur aspect était à la fois riche et printanier : couleurs fortunées de fraises, de pourpres orangés, de lilas ivoirins, de verts d’eau, avec des broderies, des lamés, des dentelles. Certaines robes s’étalaient comme des trophées, tous plis éployés. L’une d’elles fit tressauter Jasmin.

— C’est la robe que Mme d’Étioles portait dans la forêt de Sénart, s’écria-t-il étourdiment.

— Oui da ! fit Martine piquée et rougissante. Tu as bonne mémoire. Mais ne tremble pas. Personne ne viendra nous surprendre.

Le jardinier vit sur l’étoffe de très légères traces en forme de larmes.