Page:Demolder - Le Jardinier de la Pompadour, 1904.djvu/115

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la bergamote ! Une folie monta au cœur du jardinier. Il prit Martine à la taille, se laissa glisser à ses pieds et lui déclara son amour avec des lèvres tremblantes, avec des larmes dans les yeux, avec des mots candides et tendres que n’avait jamais entendus son amie accoutumée aux galanteries de la valetaille et aux badinages des nobles libertins.

Buguet couvrait de baisers les bras de Martine. Il se releva, posa ses lèvres sur sa gorge, caressa ses cheveux.

— Si j’étais poudrée aussi, murmura la camériste.

— Tes cheveux bruns ont la couleur du sillon, le soir quand je laisse la bêche pour regarder le ciel au-dessus d’Étioles !

Il pressa la camériste sur sa poitrine.

— Va-t’en, Jasmin ! Tu me troubles.

— Non, Martine, je t’adore !

— Jasmin ! L’heure passe. On pourrait venir ! Que fais-tu !

Elle se rejeta en arrière :

— Pars ! On vient !

Buguet lâcha les mains qu’il avait saisies ; il ramassa son tricorne et gagna l’escalier en chancelant.

À la demande d’un jardinier, l’après-midi il s’occupa