Page:Demolder - Le Jardinier de la Pompadour, 1904.djvu/116

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des parterres. Il dégagea un groseillier sanguin des branches d’un arbuste tardif qui en dissimulait les grappes fleuries. Grâce à lui un buisson broussailleux montra une floraison printanière que masquaient les ramées de lilas et de roseaux.

De temps en temps Martine arrivait en coup de vent, rouge et peut-être honteuse de la scène du cabinet. Quand Jasmin était seul elle l’embrassait furtivement sur les deux joues.

Une fois ils virent Agathon Piedfin qui prenait l’air. Son grand tablier lui tombait sur les pieds ainsi qu’une soutane. Il appela un pigeon qui vint se poser sur son épaule et prendre de la salive dans sa bouche.

— Il a apprivoisé cet oiseau, dit Martine. Ça lui rappelle sans doute le Saint-Esprit.

— Oh ! Martine, répliqua Jasmin, embrasse-moi de cette façon !

Ils unirent leurs lèvres.

Le soir venu, Martine fit souper son ami. On avait allumé les chandelles dans la cuisine. Pour amuser ses compagnons, Piedfin caressait son pigeon sous la queue et l’obligeait ainsi à tourner sur lui même en roucoulant.

Comme la nuit était tombée :

— Pars, il est temps ! dit Martine à Jasmin.

Ils s’embrassèrent une dernière fois.

En traversant le parc Buguet entendit des sons de