Page:Demolder - Le Jardinier de la Pompadour, 1904.djvu/128

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Sur le petit lit les amoureux roulèrent. Le tablier de Martine, ses jupons d’un coup furent arrachés.

— Jasmin, que fais-tu !

Jasmin voulait enlever la chemise de son amie.

— Non, pas cela !

Elle implorait et consentait ; son bonnet tomba, elle posa sur l’épaule de Jasmin sa chevelure relevée aussi en torsades.

— Non, je ne veux pas, Jasmin !

Elle rabattait son linge, à travers lequel Jasmin devinait des rondeurs roses, jusqu’à ses genoux où s’attachaient des bas blancs coquettement tirés.

— Non, Jasmin !

Mais l’amant voulait revoir la nymphe : la chemise tomba. Frileuse et ardente, la soubrette plongea son visage dans l’oreiller, cacha d’une main son giron, de l’autre ses seins.

— Je t’aime, murmurait Jasmin dont elle sentait le souffle chaud au bas de son oreille.

Il lui prit les mains. Martine poussa un grand cri de douleur et de joie. Jasmin la possédait ; elle lui donna ses lèvres en grinçant des dents, puis, serrant son amoureux, se livra toute.

Revenue à elle, Martine s’assit au bord de sa couchette et se prit à pleurer. Le bonheur d’être femme, l’imprévu de sa chute lui gonflaient le cœur. Le mal avait disparu. Elle ressentait une langueur délicieuse.