Page:Demolder - Le Jardinier de la Pompadour, 1904.djvu/138

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— Comme te voilà !

Il ne se passait rien que de banal dans le village. Eustache Chatouillard vint annoncer son mariage avec la fille d’un ébéniste de Corbeil et invita Jasmin à la noce. Il y alla. Quelques semaines plus tard, un matin de novembre, des éclats de voix s’élevèrent dans la rue. Tiennette Lampalaire, échappée du château d’Orangis, sautait les ruisseaux avec des bas roses et de jolis souliers à boucles. Accroché à la grille, le vieux marquis, la perruque de travers, les joues rouges, montrait le poing à la garcette. Quand elle se retournait, il lui envoyait un baiser.

— Damnée femelle ! dit Gourbillon à l’agaçante noiraude, tu as eu affaire au vieux marquis !

— Point du tout ! Il me mit bas et souliers, en essayant de vilaines caresses. Mais je suis partie sans qu’il m’en coutât rien !

Le 1er janvier 1747 (il y avait plus d’un an qu’il n’avait vu Martine ! ), Buguet reçut de sa promise une lettre où elle le suppliait d’attendre encore. Mme de Pompadour était si occupée ! Elle préparait le théâtre des petits appartements auquel n’avaient part que trois ou quatre grands seigneurs, des gentilshommes des menus plaisirs et quelques gens de la grande domesticité. « Au surplus, écrivait Martine, Mme de Pompadour n’oublie point le jardinage.