Page:Demolder - Le Jardinier de la Pompadour, 1904.djvu/139

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Elle vient de terminer deux dessins, qui seront gravés en jaspe vert. L’un représente le trophée qui serait le tien : arrosoir, bêche, ratissoir, serpette. L’autre des amours nus (que n’est-ce toi ! ) cultivant des lauriers. » Martine envoyait des compliments, des vœux, des baisers, d’une écriture toujours plus fine et d’un style plus relevé.

— Elle devient bien évaporée, soupira la Buguet.

Jasmin eut un geste triste et l’année s’achemina vers Pâques par les temps d’averses et de neiges.

Buguet envoyait à Martine des épîtres brûlantes où il décrivait son impatience : « Tout me semble lugubre ici, je n’attends plus les fleurs et les fruits des arbres, mais bien ta venue, car c’est elle seule qui ferait ma joie. Je ne lis plus les livres de M. de la Quintinye, bien que j’aie beaucoup à y apprendre encore pour le temps où je serai chez Mme la marquise, un temps qui m’apparaît comme le paradis au bout de la vie. Tu devrais en hâter l’arrivée. » La soubrette répondait qu’elle ne pouvait rien faire, qu’il était défendu d’interroger les maîtres. « Mais Mme de Pompadour est toujours bien disposée à notre égard, écrivait-elle. Elle va faire construire un château près de Paris. Nous serons les jardiniers et Agathon Piedfin entrera dans les cuisines. Il est toujours aussi bigot et épris de ta Martine. Les autres se moquent de lui. Ils lui offrirent à sa fête un chapelet