Page:Demolder - Le Jardinier de la Pompadour, 1904.djvu/154

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— Tu m’embaucheras chez la marquise de Pompadour.

— Je te le promets.

Jasmin consolait sa mère :

— Nous reviendrons souvent, et tu recevras tous les mois de longues lettres. Les Gillot et Rémy Gosset viendront te voir et Cancri veillera sur toi. Dirige Ligouy dans les corvées du jardin. Il connaît mes arbres. Si tu as peur, Tiennette logera ici. Et puis quand notre fortune sera faite, nous vivrons ensemble à Boissise.

— Votre fortune, soupira la Buguet en secouant la tête, elle était dans cette petite maison.

Tiennette et Martine mirent au fond de la carriole de Jasmin les caisses avec les vêtements, les branches de buis bénit à Pâques, puis des flacons d’eau divine à l’esprit de vin préparés par la mère Buguet.

— Ces douceurs vous feront plaisir quand vous serez le soir à deux, dit la vieille.

Le froid de la nuit entrait par la porte ouverte, avec le silence que troublait le grelot de Blanchon.

La Buguet servit du lait chaud. Après l’avoir bu on s’embrassa une dernière fois et les deux époux montèrent dans la voiture.

— Que Dieu vous garde, murmura la mère Buguet.

La carriole démarra. Elle n’avait point fait vingt tours de roue qu’on entendit le bruit d’un poing frappant