Page:Demolder - Le Jardinier de la Pompadour, 1904.djvu/155

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une porte, puis un immense sanglot. Tiennette disait :

— La Buguet, ils reviendront !

Martine dans l’obscurité devina que Jasmin pleurait.

La petite voiture et le cheval, par Boissette, se dirigeaient vers Melun. Jasmin avait revendu son attelage au marchand, perdant quelques écus sur le prix, et il devait livrer avant de partir. Blanchon suivit le bord de la Seine, qui clapotait par la brise nocturne.

Bientôt une lueur blafarde se dessina à l’horizon et l’aurore allongea dans les nues une longue barre qui fit, avec la flèche élancée de Saint-Aspais, une croix aux bras d’or à travers le ciel. Melun dormait sous ce signe.

Le marchand de voitures remit quelques pièces bien sonnantes à Buguet et aida les jeunes époux à s’installer dans le coche d’eau qui partait pour Paris.

Il y avait déjà à l’entrepont deux moines et trois nourrices, des paysans, un officier des gardes suisses, des marchands de volaille. Ceux-ci embarquèrent des paniers remplis de poules, d’oies, de canards, qui se prirent à criailler dans les cordages du tillac.

On partit.

Cinq chevaux traînaient le coche au moyen d’une longue