Page:Demolder - Le Jardinier de la Pompadour, 1904.djvu/158

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— Mangeons, dit Martine. Midi est loin déjà. Les angélus ont sonné partout.

Elle déchiqueta le poulet, prit sa part et servit Buguet. Les moines demandèrent la carcasse et avant de la dévorer récitèrent le benedicite.

À Choisy, des gens du pays apportèrent à bord des tartelettes. Jasmin en offrit à Martine et l’officier des gardes aux nourrices, dont l’une était jolie.

Du château de Choisy, on ne voyait guère en passant que les grands toits, le bout d’un jet d’eau, la balustrade et à l’extrémité de celle-ci, au-dessus de parterres qui flanquaient la rive et descendaient jusqu’à l’eau, un salon dressé au bord du fleuve et pareil à un kiosque ajouré.

— Je suis venue parfois ici avec la Marquise, raconta Martine. Elle a fait arranger ce château comme un théâtre pour une féerie.

Jasmin regarda les toits avec admiration : ils lui paraissaient couvrir des mystères éblouissants.

Cependant le coche avançait.

— Nous arriverons bientôt à Paris, mes frères, dit un moine.

En effet, comme le soleil tombait en une grande nappe dorée qui rendait la Seine pareille à un fleuve de cuivre fondu, Jasmin aperçut à l’horizon sur ce ciel magnifique des remparts, des toits innombrables,