Page:Demolder - Le Jardinier de la Pompadour, 1904.djvu/165

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et l’embrassa. Puis il revint près de Buguet.

— C’est un de mes plus chers amis, dit-il. Ah ! ce saint homme surtout, que je connus jadis au séminaire, m’enseigna à détester les femmes. Je puis vous assurer qu’il les a en horreur. Et je suis enchanté qu’il m’ait appris que, dans la vie, il faut savoir se suffire à soi-même, sans prendre souci de s’encombrer de falbalas, de jérémiades, de petits airs stupides, de soupirs et d’ennuyeuses fadaises ! Ah ! Je ne dois jamais, comme ces jolis coureurs dont j’ai pitié, offrir une éclanche de mouton au Treillis vert ou du vin blanc au Pavillon chinois — À quelque prétentieuse poissarde, à quelque figurante ou chanteuse des chœurs ! La femelle n’empeste point mes nuits ! Et quand j’acquiers quelque pommade à la frangipane ou du vinaigre de Vénus, je me les applique à moi-même !

Agathon sourit d’un air malicieux :

— J’aime mieux de Vénus attraper le vinaigre que le coup de pied.

— Évidemment, dit Jasmin, qui écoutait assez ébahi les propos du marmiton.

Agathon tira de sa poche un cure-dents avec lequel il soigna ses chicots.

— Voyez, Buguet, dit-il, combien je méprise cette engeance. Ceci est un cure-dents à la carmeline. Je ramasse ceux de la Marquise. J’en use avec plaisir. Mais