Page:Demolder - Le Jardinier de la Pompadour, 1904.djvu/182

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par le coche d’eau une chaude couverture et des mouffles de laine, ainsi que des bas tricotés par elle. « La mignonne suit ton exemple, ma bonne mère ; on voit que tu l’as élevée un peu. Elle me soigne comme tu soignais mon père. Ah ! si j’étais sûr de l’aimer assez pour être digne d’un si tendre zèle ! Aime-t-on jamais assez une telle femme ! Toi aussi tu fus la meilleure des mères et je t’ai quittée ! Que veux-tu ? J’ai l’amour des grandeurs et jamais mon modeste jardin n’aurait pu me donner la joie que je cherchais dans les livres de M. de la Quintinye et que je trouve ici. Mais quand le château sera terminé, j’irai te voir. Je ne regarde jamais la rivière sans songer à toi et sans penser que peut-être tu as aussi regardé l’eau qui passe. » Jasmin disait encore que Martine placerait Tiennette Lampalaire. Il envoyait des compliments à tous ceux de Boissise et demandait quelques nouvelles de ses arbres. La mère Buguet ne sachant pas écrire, c’est Gourbillon qui répondait.


Le printemps de l’an 1749 fut délicieux. La clémence de la nature facilita les travaux. Le château s’éleva : on voyait le rez-de-chaussée, avec six fenêtres de côté et neuf croisées de face, ainsi que l’avait voulu le Roi. Les dépendances s’achevaient déjà, jetant, de chaque côté de la cour royale, deux ailes reliées par des grilles dorées.