Page:Demolder - Le Jardinier de la Pompadour, 1904.djvu/186

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dans les thyrses et il ferma les yeux en cherchant d’autres parfums mêlés à ceux des plantes.

Un ricanement le fit bondir. Piedfin entrait pour chercher un huilier en porcelaine de France.

— Tu as l’air d’un épagneul qui se vautre dans les fanfioles de la Marquise, dit-il.

Et il s’en alla, portant l’huilier avec l’air d’un desservant qui à la messe présente les burettes.


Le 18 du mois de mai, des événements singuliers se produisirent. Jasmin entendit raconter par des menuisiers de Paris que l’émeute couvait dans la grande ville. Les archers de l’écuelle avaient arrêté de petits gueux et de jeunes bourgeois.

— Pourquoi ? demanda Buguet.

— Nous n’oserions répéter ce qu’on dit, répondirent les artisans.

Le lendemain les gardes de la maréchaussée occupèrent le pont de Sèvres. Jasmin les regarda descendre de cheval.

En même temps derrière Bellevue, dans le chemin des Charbonniers, une sonnerie de trompettes signala la présence d’un régiment de dragons.

— Leurs fusils sont chargés, accourut dire un aide jardinier.

Buguet se rendit à Sèvres pour s’informer de ce qui se passait. Le village était rempli de gardes françaises, bayonnette au canon.