Page:Demolder - Le Jardinier de la Pompadour, 1904.djvu/187

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— La populace de Paris va passer ici pour aller brûler le château de Versailles, raconta tout bas une femme à Jasmin. On dit que le roi est ladre et prend des bains de sang d’enfant comme Hérode. C’est pour lui que les archers de l’écuelle ramassent les petits gueux.

Jasmin fut épouvanté.

— Ce n’est pas possible ! s’écria-t-il.

La femme haussa les épaules et serra avec ostentation le poupon qu’elle portait dans ses bras.

Buguet s’adressant à un officier se fit connaître et demanda les nouvelles.

— Elles sont graves, dit le militaire. On a arrêté des enfants pour extirper la mendicité. La canaille s’est fâchée. Elle a enfoncé la porte d’un fourbisseur pour avoir des armes. On arrête les carrosses dans les rues, on tend des chaînes, on attaque les archers.

Agathon Piedfin accompagnait Buguet. Il avait été envoyé par son chef afin d’examiner les fourneaux des cuisines et il séjournait à Bellevue pour quelques jours.

Il trembla :

— Je suis heureux de n’être ni à Paris, ni à Versailles, mais je voudrais aussi ne point me trouver à Sèvres.

Les troubles durèrent quelque temps.