Page:Demolder - Le Jardinier de la Pompadour, 1904.djvu/194

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et les cheminées. On voyait les balustres, le reflet du soleil dans les vitres. Alors des jardiniers — ô des jardiniers à rosettes, avec des vestes bleues vermicellées de rose — firent semblant de perfectionner les parterres et se mirent à baller ! Ils étaient jolis à croquer et tout au parfait, avec leurs joues rouges comme la crête d’un coq et leurs perruques en aile de pigeon, mais je t’aime mieux qu’eux. Ils me rappelaient ces petits abbés qui viennent chez Madame et auxquels il ne manque que d’accoucher pour être des femmes ! Tu ris ? … Ensuite la décoration représenta le grand chemin de Versailles. Et il arriva une de ces voitures qu’on appelle ici pots-de-chambre. Elle était ma foi pleine de femmes. Elle culbuta et les dames dansèrent. Ces dames étaient des petites filles de neuf à quatorze ans, fort mignonnes et le Roi applaudissait très fort.

Ces événements enchantèrent Jasmin, d’autant plus que Martine lui fut rendue et que la Marquise vint plus souvent à Bellevue.

Quelques centaines d’ouvriers travaillaient encore au parc en avril. Vers mai le domaine rayonna dans toute sa splendeur.

Au milieu de ce mois, Buguet, ayant fait un matin le tour des allées, s’arrêta un peu avant midi près du réservoir, à l’extrémité de la terrasse des orangers.