Page:Demolder - Le Jardinier de la Pompadour, 1904.djvu/210

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— Qu’en sais-tu, toi ? Moi je la vois partout, même sur la chaise percée !

— Dégoûtante !

— Crois-tu qu’elle n’y va point ? Surtout les jours où elle prend de la poudre des Chartreux.

— La poudre des Chartreux fait faire des évacuations surprenantes, conclut Piedfin avec onction.

Martine s’amusait des réparties si salées pourtant de Flipotte. Ensemble elles complotaient des farces à Piedfin, lui envoyant des billets doux, signés de noms inconnus, qui flattaient la vanité du marmiton et le faisaient se noircir les sourcils de fusain et se regarder avec plus de complaisance dans les miroirs.

Agathon avait pris en amitié un jeune négrillon, offert par un amiral à la Marquise, et qui, le regard atone et le front abruti, pouvait à peine tenir avec quelque élégance un parasol. Le cuisinier donnait à son jeune ami des dorioles, il récoltait pour lui les fonds des tasses de chocolat, lavait ses vestes de drap avec une décoction de feuilles de lierre, ainsi que cela se pratique dans certains couvents pour les robes des moines.

— Tu as dû adorer la Vierge Noire à ton monastère ? demanda Martine au défroqué.

— Cela ne vous regarde point. Je catéchise ce jeune Africain et lui apprends à aimer Dieu et à se mettre