Page:Demolder - Le Jardinier de la Pompadour, 1904.djvu/213

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Elle avait fait de pressantes recommandations à Tiennette, l’exhortant à rester sage et lui affirmant qu’il vaut mieux se contenter de pain et d’eau que de vivre dans la bonne chère aux dépens de l’honneur.

Jasmin conduisait Tiennette par le jardin.

— Que c’est beau ! s’exclama-t-elle. C’est toi qui as fait tout ça ?

— J’y ai travaillé, dit modestement Jasmin.

— C’est-il vrai ce qu’on dit là-bas ? Toutes les fois qu’une feuille tombe, il faut la ramasser et on ôte celles qui jaunissent ? Et sitôt que des traces de pas marquent les allées, on ratisse le sable ?

— C’est vrai.

— Mais pour tout cela il faut être plus de deux !

— J’ai de nombreux aides ! Jamais une plante ne manque d’eau, jamais l’ombre ne la gêne, elle reçoit le soleil à ses heures.

Le château émerveilla à tel point Étiennette qu’elle le prit pour une caserne à cause des domestiques chamarrés et des gardes. Martine arriva et les deux amies échangèrent leurs effusions.

— On se bécote ! railla un mousquetaire qui passait en chenille, petite canne et joli plumet.

Il connaissait les Buguet, s’approcha, s’informa de Tiennette.

— C’est grand dommage, s’exclama-t-il, qu’une aussi belle fille entre au service de la Marquise !