Page:Demolder - Le Jardinier de la Pompadour, 1904.djvu/214

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Elle serait mieux à celui du Roi et de son armée !

On rit. Flipotte, qui arrivait au rire comme un chien à l’appel, compléta le groupe.

— Eh oui, continua le mousquetaire, ce serait pitié d’aller au feu des cuisines quand, avec ces yeux-là, elle pourrait enflammer les cœurs d’un régiment !

— Ah ça, monsieur le capitaine, s’exclama Tiennette, je n’ignore pas ce que vaut l’aune de vos flatteries. Pour éviter l’embrouille, sachez que je ne m’embarrasse guère des mirliflores qui se gaussent des filles !

— Bien parlé ! dit Flipotte.

Elle s’adressa au mousquetaire :

— Va-t’en dans le jardin de l’hôtel de Soubise ! Tu trouveras là les vieilles marquises qui se paient les beaux militaires ! Et laisse la vertu en repos !

Le lendemain matin, les oiseaux du parc réveillèrent Tiennette. De la mansarde, elle vit les boulingrins si ras tondus qu’ils lui parurent peints en vert. Çà et là des statues s’élevaient toutes blanches. Ah ! la villageoise en avait vu, des statues, depuis deux jours ! Quelques-unes étaient sans vêtement ! On lui avait dit que des femmes se montraient ainsi à des sculpteurs. Elle n’en croyait rien. Quelle fille serait assez effrontée pour se mettre pareillement devant un homme ? Celle-là en entendrait, des mots de broustille !