Page:Demolder - Le Jardinier de la Pompadour, 1904.djvu/216

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— C’est le hâle ! Tes couleurs te vaudront mille compliments.

— Veux-tu me dire si j’ai les oreilles propres ? Je les ai curées jusqu’au fond.

— Elles sont rouges comme des coquelicots !

— Et mes ongles ? Je les ai raclés tant que j’ai pu, mais le noir ne s’en va pas tout à fait. Ah ! c’est qu’avant de partir j’ai tout fourbi à la cendre.

— Il n’y que les fainéants qui aient les mains nettes !

Un peu avant midi, Tiennette fut conduite au boudoir meublé en perse dorée. Mme de Pompadour était allongée sur une ottomane. Elle lisait des lettres qui s’éparpillaient autour d’elle. Une table à écrire, avec des plumes d’oie, se trouvait à sa portée.

La favorite regarda la nouvelle venue. Tiennette était fort intimidée. Sa poitrine se soulevait, ses joues avaient une fraîcheur de rose.

— Tu te nommes ?

— Tiennette Lampalaire.

La voix de Tiennette, un peu voilée par l’émotion, était jolie.

— Et tu viens ?

— De Boissise-la-Bertrand.

La Marquise, écartant un rouleau de paperasses, se leva.

— Tu as quel âge ?