Page:Demolder - Le Jardinier de la Pompadour, 1904.djvu/218

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— Mais, Madame, il me faudra quitter Martine !

La Marquise éclata de rire :

— Tu la reverras souvent. Tu partiras pour Paris. De Paris on te conduira à Versailles. Et pour que le voyage te semble moins long, Martine et son mari t’accompagneront jusqu’au Pont Royal. Va !


Quelques jours après, par un beau temps de juillet, Jasmin, Martine et Tiennette prenaient le coche d’eau pour Paris. Ils devaient manger à midi à la rôtisserie de la rue Vide-Gousset avec un vieux valet du Roi qui s’appelait Bachelier et un autre qui avait nom Lebel. C’est à ces deux hommes qu’il fallait confier Étiennette. Agathon Piedfin était du voyage, ayant demandé un jour de repos.

Aussitôt arrivé à Paris, Piedfin s’esquiva. Martine alla avec Tiennette commander pour la Marquise des bimbeloteries au « Petit Dunkerque », quai de Conti, au coin de la rue Dauphine. Jasmin les accompagna, mais il quitta les femmes à l’entrée du magasin où le sieur Granchez vendait « sans surfaire tout ce que les arts produisaient de plus nouveau », et il se mit à flâner. Il était neuf heures du matin.

Jasmin prit le Pont-Neuf. Il contempla d’abord la statue équestre d’un roi élevée sur du marbre blanc