Page:Demolder - Le Jardinier de la Pompadour, 1904.djvu/220

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au-dessus d’un cadran bleu, supportait un groupe représentant Jésus-Christ avec la Samaritaine auprès du puits de Jacob. Le puits était figuré par un bassin en forme de grand vase dans lequel tombait une nappe d’eau sortant d’une coquille à dégueuleux.

Jasmin trouva à la Samaritaine l’élégance du château de Bellevue avec lequel il lui parut qu’elle avait des ressemblances.

— Cette fontaine devrait s’élever au bord de la rivière, là-bas, se dit-il. On dirait vraiment qu’elle est bâtie sur les plans de la Marquise !

Tout y était bleu, blanc et doré, et la femme debout au bord de la coupe souriait au Christ.

La Seine, battue par les bateaux de blanchisseuses, les boutiques à poissons, les barques, jetait ses reflets au petit castel hydraulique, le baisait jusqu’à la toiture, faisait passer sur ses murs des frissons. Les flots qui apportaient pareille joie venaient de Juvisy, de Corbeil, de Boissise. Ils firent songer Jasmin à son passé : il lui sembla qu’un peu de son enfance claire venait avec l’onde lutiner le charmant édifice.

Sous le bassin, il était écrit : FONS HORTORUM. Buguet demanda à un abbé ce que cela voulait dire.

— La fontaine des jardins, répondit-il. Elle fournit de l’eau à celui des Tuileries.