Page:Demolder - Le Jardinier de la Pompadour, 1904.djvu/228

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une pirouette. Mais je te rattraperai, la belle !

Il y avait aussi à Bellevue des représentations théâtrales, des feux d’artifice, des mascarades.

Les mascarades commençaient l’été au crépuscule et se prolongeaient dans la nuit. Jasmin élevait des arcs de fleurs, des portiques parfumés et le soir il regardait passer les turcs, les dominos, les bergères, les arlequins, des gilles, des pèlerins. Les femmes déguisées montraient, sans panier, des corps souples et dansants, et du rire vermeil à la fente des masques. Quand la nuit tombait, Buguet s’employait avec les gens à poser des torches enflammées qui jetaient des reflets sanglants aux ramures et aux soies rayées, à allumer des étoiles de godets rouges, des frises, des lanternes et parfois de grands feux au delà des murs.

Un soir de fête, Buguet s’occupait à l’illumination du bosquet de la cascade ; la Marquise, en bayadère, arriva près de lui, poussant quelques petits cris et suivie de Martine.

— Oh ! comme j’ai mal au pied ! Voyez donc, Martine !

Mme de Pompadour était fort décolletée. Avec le sans-gêne des grands pour les domestiques, elle ordonna à Jasmin :

— Soutenez-moi !