Page:Demolder - Le Jardinier de la Pompadour, 1904.djvu/238

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— Je vais rhabiller cet enfant !

Martine rentra chez elle, reprit sa toilette. Mais les deux femmes n’eussent pas été aussi à l’aise si elles avaient pu voir le défroqué frotter sa joue, la parfumer en marmottant des choses qui n’étaient pas des litanies :

— Par saint Barnabé, je ferai chasser ces impies, ces éhontées ! Leur place est chez la Paris, rue de Bagneux, où elles recevront d’abondantes visites et où leur vertu se mesurera au cordon d’Angleterre ! Mais leur présence ici est comme l’ombre de Satan ! Hors d’ici, les vipères, hors d’ici, les diablesses !

Il se mit un peu de poudre :

— Hé ! hé ! Doux Jésus ! Le nigaud de Jasmin ne se doute point que je connais le fond de son cœur, que je sais qui il aime et ce qui le tourmente ! L’homme est faible et stupide. Hé ! Hé ! Au lieu de laisser son âme s’épanouir à la grâce de Dieu, s’enmouracher d’une marquise, d’une maîtresse de roi ! Ce fleuriste est vraiment digne de porter les reliques !

Agathon ricana :

— Et je sais où il cache une signature de Mme de Pompadour sur laquelle il va poser en cachette ses lèvres comme pour narguer les patènes et les baisers de paix ! Je sais où il a mis le gant, et un soulier qu’elle perdit en descendant de sa fliguette ! Hé ! Hé ! grâce aux saints du paradis et aux conseils