Page:Demolder - Le Jardinier de la Pompadour, 1904.djvu/239

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de mon ami Mamert Cornet, j’ouvre son coffret sans clef et je connais la place d’où l’on peut épier ses simagrées. Hé ! Hé ! je soufflerai le sabbat dans sa vie !

Piedfin roula des yeux troubles :

— Ma conscience est à l’abri ! Je ne dois pas souffrir qu’un amoureux de Mme de Pompadour vive à proximité du Roi. Ah ! si c’était encore quelque petit-maître, plein de jolies fadeurs ! Mais un rustre qui manie la bêche et la serpette ! Le Roi a peur des assassins. Sait-on ce que la jalousie peut provoquer et à quel crime se livrera un brutal épris avec pareille frénésie ? Jésus, Marie, j’aime mon maître et je sacrifierais ma propre vie pour la sécurité du Roi.

Agathon continua en souriant :

— D’ailleurs Cornet m’a assuré qu’en toute circonstance je pouvais compter sur lui ; va donc, Piedfin, va donc !

Le cuisinier sortit de sa chambre, dégringola vers les casseroles, dans lesquelles il se mira en s’ajustant un toquet blanc. Sur la table se trouvaient des andouillettes. Il les compta avec l’allure d’un sacristain qui range des chandelles.


Quelques jours plus tard le défroqué préparait dans la cuisine une liqueur à son usage. À cet effet, il