Page:Demolder - Le Jardinier de la Pompadour, 1904.djvu/241

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— Tu les détestes toujours ?

— Comme toutes les choses qu’on peut avoir aisément.

— Tu n’es guère aimable !

— Hé ! Hé ! Les laquais qui prennent le droit le porter la montre d’or, de se poudrer, de courir en chenille comme leur maître, séduisent avec aisance les plus belles filles. Il suffit de bourdonner une chanson d’amour à leur oreille et de les inviter à quelque promenade dans une désobligeante azurée. Ce que ces coquins peuvent faire nous l’accomplirions aisément, sans avoir besoin de nous adoniser la figure et par notre seul esprit. Mais ne parlons pas de cela ! J’ai pardonné à Martine. Jésus n’a-t-il point dit : « si l’on te frappe sur une joue, offre l’autre ! » Garde le calendrier, et pour te prouver que je ne t’en veux point je vais t’offrir quelques autres objets qui ont appartenu à notre maîtresse. Oh ! de petites pertintailles sans valeur, mais elles feront plaisir à Martine.

— Pourquoi me donner tout cela ?

— Cela me rappellera l’époque où j’étais au couvent. Nous échangions souvent de minces bagatelles entre frères et cela rendait plus profondes nos liaisons.

— Tu as l’air de t’être plu au monastère. Pourquoi l’as-tu donc quitté ?

Comme toujours Piedfin répondit :