Page:Demolder - Le Jardinier de la Pompadour, 1904.djvu/242

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— C’est un mystère.

Et yeux baissés, lèvres closes, il prit l’attitude d’un saint François d’Assises qu’il avait vu sculpté en bois et qu’il aimait à imiter.

— Viens ! dit-il brusquement.

Ils allèrent dans la chambre de Piedfin. Le lit ressemblait à la couche d’un moine. À la muraille pendaient des rameaux, un bénitier, de petits miroirs, l’image d’un saint Sébastien au torse nu, à l’œil pâmé.

— Voici, dit Agathon.

Il sortit d’un tiroir une boucle de corset :

— Elle a servi trois fois.

Puis ce fut une navette à frivolité, un pot à oille, une houpette, un gland d’argent :

— Ce gland provient du costume de Vestale que portait Mme de Pompadour dans Baucis. C’est trop païen. Je ne veux pas garder cet attirail de diable.

Jasmin prit les riens que lui offrait le cuisinier et les porta au coffret qu’il fermait avec soin et où Martine elle-même ne pouvait jeter le moindre regard. Il baisa tous les objets comme il le faisait d’habitude, il sourit au soulier à talon violet, au gant de chevrotin, et rangea près d’eux les cadeaux de Piedfin. Il ferma la boîte et descendit au parc sans voir Agathon qui, retourné à la cuisine, s’y trouvait seul et dansait en faisant des signes de croix.