Page:Demolder - Le Jardinier de la Pompadour, 1904.djvu/256

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C’était le premier amoureux d’Étiennette Lampalaire. Il venait aux nouvelles.

— Bonjour, Jasmin ! Bonjour, Martine ! disait-il en recevant les paquets qu’on lui passait du coche.

— Comment ! c’est toi, petit ? dit Martine. Comme ça te va de vieillir, ajouta-t-elle en sautant dans la barque.

— La mère Buguet n’est pas malade ? demanda Jasmin anxieux, en s’installant au milieu des bagages.

— Malade, non. Mais l’âge lui pèse. Vous aurez peine à la reconnaître. J’aime mieux vous prévenir pour que vous n’ayez pas l’air de la trouver changée, ça lui ferait de la peine, et elle en a eu tout son saoul depuis que vous êtes partis.

Jasmin retint un sanglot.

— Passe-moi les rames, ça ira plus vite !

Chaque fois qu’il se penchait, d’un grand bond la barque se rapprochait de la rive.

Comme Martine ignorant le sort de Tiennette ne pouvait répondre aux questions du garçon, tous se taisaient lorsque la pointe de l’embarcation s’enfonça dans les joncs de la berge.

Sans se retourner, Jasmin escalada la rive, suivi de Martine qui avait confié son butin au passeur. Ils allaient sans rien voir que la maison : elle était presque méconnaissable avec ses volets clos, le pignon