Page:Demolder - Le Jardinier de la Pompadour, 1904.djvu/258

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vous soyez heureux ! Les grands sont ingrats, bien souvent.

— Mais non, la Marquise a toujours été bonne. Malgré cela on ne peut être toute sa vie chez les autres, et puis nous en avions assez d’être loin de vous, dit affectueusement Martine.

— Oh ! ma fille ! C’est toi qui as eu la bonne idée de revenir ! Et moi qui t’accusais de me l’avoir pris pour toujours. Dieu est juste ! Il me semblait que j’avais mérité de vous revoir ! Enfin ! Enfin ! Je suis bien heureuse !

Elle haletait ; ses enfants furent effrayés. Sur leur conseil elle se mit au lit. À ce moment la tante Laïde Monneau entra sans frapper :

— Eh bien ! Eh bien ! En voilà une histoire ! C’est comme ça qu’on revient sans prévenir le monde ! Quand le garçon à Cancri m’a avertie, j’ai tressauté si fort sur ma chaise que ma chaufferette a culbuté. Au bout de sept ans ! Revenir comme ça sans crier gare ! Au risque de donner le coup de mort à cette pauvre Buguet ! Enfin, puisque vous voilà, laissez-moi vous embrasser et vous regarder à mon aise !

La bavarde reprit :

— J’espère que ce n’est pas les mains vides que vous revenez ? Vous devez pourtant avoir eu du tourment… Ça se voit à votre mine… Enfin ! Si votre affaire est faite !