Page:Demolder - Le Jardinier de la Pompadour, 1904.djvu/262

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— Hélas ! Hélas ! s’écria-t-elle en levant les bras, le curé lui serait peut-être plus utile, soit dit sans vous offenser ! La pauvre femme ne peut plus rien avaler !

Le médecin alla droit au lit, d’où s’élevait un râle. Il regarda tristement la malade :

— Laissez-la en repos, le temps achève son œuvre.

D’un geste lent de vieux philosophe, il remit son gant de laine qu’il avait ôté en entrant.

— Il n’y a rien à faire, mon pauvre ami, avoua-t-il à Jasmin.

— Rien ?

— Rien.

Le médecin partit. Alors des voisins firent irruption dans la maison. Ils s’informèrent de ce qu’il avait ordonné et tous protestèrent.

— Ce n’est pas la peine de l’appeler pour qu’il ne donne pas une recette !

Chacun proposa un remède.

— Une bonne saignée, ça fait revenir de loin, dit la tante Gillot. La sage-femme de Corbeil s’y entend. Elle a la main légère. Son coup de lancette fait moins mal qu’une piqûre d’aiguille. Grâce à elle mon homme n’est que paralysé au lieu d’être mort.

— Quand j’étais grosse de mon petit dernier, surenchérit la femme d’Eustache Chatouillard, qui se trouvait à Boissise chez des parents, elle m’a guérie