Page:Demolder - Le Jardinier de la Pompadour, 1904.djvu/263

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d’une mauvaise toux qui me tenaillait le ventre jusqu’au tréfond, rien qu’en me bouchonnant avec une poignée d’orties ! Ah, dame, il m’en a cuit longtemps, mais je suis arrivée à terme. Sans ce remède, j’avortais, bien sûr !

Laïde Monneau interrompit :

— Bien sûr ! Bien sûr ! Rien n’est sûr en ce monde, la Chatouillard ! En tous cas, c’est pas votre sage-femme qui tirera la Buguet de là. Et si le diable la guette, il est grand temps d’aller chercher le curé, car elle pourrait passer, la pauvre femme !

— J’y cours, dit la Sansonnet.

— On la dirait morte, reprit Laïde.

Martine, toute éplorée, traversa la chambre.

Devant son chagrin le silence se fit. Très vite elle monta l’escalier de sa chambre ; là elle déficela un grand panier, le fouilla et y prit un coffret. Elle en retira une chose précieuse, enveloppée d’un mouchoir, puis redescendit l’escalier en courant.

— Du courage, ma bonne, lui dit la femme d’Eustache. Si tu as besoin d’un coup de main pour la remuer, je suis là.

— Merci, répondit Martine, nous sommes déjà trop autour d’elle. Ça mange l’air.

La tante Gillot, penchée sur le lit, observait la mourante :

— Mon Dieu ! Vlà son nez qui se pince, on ne l’entend plus respirer ! Et le curé qui ne vient pas !