Page:Demolder - Le Jardinier de la Pompadour, 1904.djvu/30

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— À ton aise !

Jasmin se dirige du côté de Lieusaint. Dans la route maintenant solitaire, il marche, abasourdi, s’arrêtant pour passer la main sur son front.

Alors c’est cette femme merveilleuse que Martine approche à toute heure !

Jasmin eût dû deviner que sa promise était au service d’une beauté pareille. Depuis quelque temps, elle devenait plus piquante, plus jolie : le reflet de Mme d’Étioles, sans doute !

Jasmin pense à ces choses. Mais il entend quelques petits cris, un bruit de chevaux emballés. Il se retourne.

Le phaëton d’azur ! Mme d’Étioles ! Chassée par les officiers de la Châteauroux, elle s’est enfuie, défaille de dépit, lâche les rênes ; déjà le négrillon met sous le nez de sa maîtresse un flacon de cristal ; le grand parasol roule au milieu de la route.

Jasmin se précipite, arrête les chevaux. Il saute sur le marche-pied de la voiture et recueille la dame. Elle est évanouie.

Jasmin la soulève, et avec beaucoup de peine, à cause des grands paniers, la porte au pied d’un arbre.

Affolé il crie :

— Mon Dieu, aidez-moi !