Page:Demolder - Le Jardinier de la Pompadour, 1904.djvu/32

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

bleus. Sous des cheveux où de vagues blondeurs cendrées luttent avec la poudre, le visage ovale de Mme d’Étioles montre une peau fine où les mouches de velours se jouent comme des volucelles autour d’une rose blanche.

Mme d’Étioles dépose son miroir, tend une main au négrillon, l’autre à Jasmin :

— Relevez-moi !

Jasmin hésite. Il n’ose toucher aux doigts frêles.

— Voyons ! dit nerveusement Mme d’Étioles.

Le jardinier prend la main tendue, ferme les yeux, tant le cœur lui défaille.

Mme d’Étioles est debout.

— Qui êtes-vous ? demande-t-elle à Jasmin.

Il murmure, la gorge serrée :

— Jasmin Buguet.

La grande dame dit au négrillon :

— Donne un écu à cet homme.

Buguet réprime un mouvement de révolte :

— Merci ! Oh ! non ! Madame !

Mme d’Étioles s’aperçoit de la bonne mine du jeune garçon :

— Vous regardez mes fleurs ? dit-elle d’un air aimable.

Jasmin baisse les paupières :

— Elles viennent de mon jardin.

— De votre jardin ?