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Page:Demolder - Le Jardinier de la Pompadour, 1904.djvu/51

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un ciel : après son rêve où les finesses de sa nature lui avaient suscité des illusions, la réalité lui faisait mal. Il n’accorderait aucune attention aux filles.

Il rompit le pain avec Martine. Elle avait les mains rougeaudes ! Il se rappela qu’il en avait vu de toutes blanches, qui ne semblaient faites que pour porter des lys.

— Ah ! dit la soubrette boudeuse, je n’ai pas de chance d’avoir un galant de ton acabit ! Tu ne souffles mot. Veux-tu bonne fortune plus relevée ?

— Ce n’est point pour te faire affront, Martine ! Le soleil m’entête.

— Tu es plus chaud quand il gèle ? demanda Eustache.

— J’ai mal à la tête, répéta Jasmin.

— Il y paraît, appuya Tiennette en prenant parti pour Martine, car pour ne rien trouver à répondre à tes mignoteries, ma bonne, il faut qu’il soit bien mal en train.

— Le fait est, mon garçon, reprit Eustache, que ça ne te vaut rien de te frotter aux femmes. Te voilà ahuri comme le jour où tu m’as campé là, dans la forêt de Sénart ! Tu te souviens ?

Jasmin baissa la tête et Tiennette intriguée demanda :

— Qu’est-ce qui s’est passé dans la forêt de Sénart ?