Page:Demolder - Le Jardinier de la Pompadour, 1904.djvu/55

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

de son amoureux depuis le matin, sa distraction pendant le repas, son air maussade.

— Il ne m’aime plus, gémit-elle. Il est pris par une autre !

— Quelle autre ? Je les connais toutes au village et si Jasmin avait suivi les cottes d’une quelconque, je le saurais.

— Que veux-tu ! Il a été toute la journée plus froid qu’un glaçon. Ah ! il n’eut qu’un moment de joie, c’est quand je lui parlai de Mme d’Étioles.

— Oô !!

— Alors il fut plus gai qu’un rossignol. Il eût, ma foi, dansé sans violon au bord de l’eau.

Tiennette, tout émue, s’écria :

— Pardi ! C’est cela ! Il en tient pour ta maîtresse ! As-tu remarqué sa façon malhonnête de m’appeler « harpie » tout à l’heure ?

— Jasmin épris de ma maîtresse ! Ah ! tu me fais rire, répliqua Martine incrédule.

— À ton aise ! Prends garde de rire comme saint Médard ! Pas plus tard qu’hier, je me suis aperçue que Jasmin avait l’âme à l’envers et sa mère me disait que c’est depuis le jour de la chasse qu’il a martel en tête ! Il y vit Mme d’Étioles ?

— Elle est tombée dans ses bras.

— Dans ses bras !

— Il l’a déposée sur l’herbe.

— Ah ! Martine, songe à ce que Chatouillard nous