Page:Demolder - Le Jardinier de la Pompadour, 1904.djvu/61

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je serai fille. Prévenez Jasmin et sa bonne mère afin qu’ils ne tombent pas de leur haut en me voyant arriver.

Votre filleule,

MARTINE BÉCOT.

Le lendemain, au lever du soleil, Martine donna sa missive à un coquaillier qui passait ; contente de sa décision elle se sentit plus légère que la veille.

Avant dix heures, Mme d’Étioles la fit venir à sa toilette.

— Eh bien, Martine, le temps d’hier fut propice aux vendanges ?

— Oh ! oui, Madame, on dit que les futailles manqueront. Gourbillon le sacristain s’offre à boire le trop plein des cuvées.

— Une outre, ton homme d’église ! Mais tu ne dis rien de ton amoureux ?

La soubrette pensa défaillir. C’était le moment de parler.

— Ah ! Madame, je pense qu’il est grand temps qu’on nous marie !

— Oui, vraiment ! Te voilà bien pressée. Crains-tu pour ta taille ? Je te croyais plus sage.

— Si ce n’est l’honneur, ce que pense madame me chagrinerait moins que ce qui arrive.

— Quoi donc ?

— Jasmin en aime une autre !

La soubrette sanglota.