Page:Demolder - Le Jardinier de la Pompadour, 1904.djvu/68

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

les arbres de leur bois mort. Le vagabond escalade le petit mur du jardin.

— Pourquoi n’entres-tu point par la porte ? lui demande Buguet.

Ligouy préfère risquer une entorse plutôt que d’affronter des coups de fourche promis par les gars du village.

— Puisque tu grimpes si bien, dit Buguet, monte dans ce catillac et rabats les pousses qui s’emportent à la cime !

Ligouy se dirige dans les branchages, avec des gestes de grand singe. Il quitte bientôt le poirier pour un abricotier en plein vent, qu’il nettoie avec autant d’adresse.

Au soir la mère Buguet vint voir la besogne accomplie. Le jardin se trouvait rajeuni.

— Bien sûr, dit-elle, le diable y a donné un coup de main !

Aussi malgré Jasmin, qui voulait que Ligouy soupât avec eux, la ménagère donna au va-nus-pieds une tranche de bœuf bouilli dans une miche de pain et elle le renvoya en payant sa journée.

Ligouy s’en alla par où il était venu. Arrivé dans la plaine, il chanta. Jasmin écouta sa chanson qui montait vers les premières étoiles.

Lorsque Jasmin rentra, sa mère eut un soupir de soulagement :