Page:Demolder - Le Jardinier de la Pompadour, 1904.djvu/69

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— Ah ! te voilà, dit-elle. J’avais peur que l’idée te vînt d’accompagner ce sorcier à travers champs. M’est avis, mon garçon, que tu ferais bien de ne pas l’attirer ici. Nous sommes heureux. Ce n’est pas la peine que le mauvais sort pénètre chez nous à ses trousses ! Les langues ont déjà assez marché depuis que tu l’embauches !

— Allons, mère, tu sais bien que je ne m’occupe pas des autres ! Pourvu que je te voie soigner tes lapins, tes poules et ton gars, rien ne manque à mon bonheur.

— En attendant le reste !

— Quel reste ?

— Que tu te maries un jour !

— Ah ! oui.

Et Jasmin ajouta :

— Mon père le jour de ses noces a planté un sorbier pour les oiseaux. J’élèverai, le jour des miennes, devant ma maison, un abri pour ceux qui vont par les routes et n’ont pas un sol.

— Encore des idées saugrenues ! Où ça te mènera-t-il ?

— Que veux-tu, ma mère ! J’ai entendu souvent dire que le peuple est bien malheureux. Tous les villages ne sont pas avantagés comme le nôtre, qui est près de Melun, de Corbeil, et à portée des grands châteaux de Vaux-Pralin, d’Étioles, de Fleury-en-Bière, de Courance et voire de Fontainebleau !