Page:Demolder - Le Jardinier de la Pompadour, 1904.djvu/72

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sont d’automne, et aux ambrettes et bons-chrétiens, qui sont d’hiver.

Curieux de choses plus profondes, Jasmin s’attardait dans le tome deuxième à des discours intitulés : « réflexions sur quelques parties de l’agriculture. » Ils étaient précédés d’une gravure sur cuivre où l’on voyait, dans un parc spacieux agrémenté d’arcades, des jardiniers à longs cheveux et chapeaux de feutre, à longs habits et à longs bas, planter des arbres avec un air cérémonieux qui plaisait à Buguet. Dans le texte M. de La Quintinye dissertait avec autorité sur la botanique, s’occupait de l’origine et de l’action des racines, émettait ses idées sur la nature de la sève, constatant qu’elle devient puante dans l’oignon et l’absinthe, odoriférante dans la jonquille, poison dans l’aconit, contre-poison dans la rhubarbe. Phénomènes déconcertants, si l’on songe que, d’autre part, les figues donnent du lait, les marronniers d’Inde de l’huile, et que les vignes font le vin ! Buguet s’émerveillait avec M. de La Quintinye.

Le jardinier était enchanté par le traité de la culture des orangers. Il savait les façons de semer, d’arroser, d’encaisser, et celle de chauffer les serres. Il connaissait les propriétés des petites oranges de Chine et de Portugal, celle des Riche-dépouille et des bigarades. En lisant ces choses, il se rappelait ce qu’il avait entendu dire d’orangers célèbres : à