Page:Demolder - Le Jardinier de la Pompadour, 1904.djvu/79

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à crêpes, toujours enduite de graisse et qui ne servait qu’à la Chandeleur, une lune qu’elle pendit à un clou de la grande cheminée : l’intérieur noir fut éclairé.

Martine avait promis de venir le soir et de passer le jour de fête à Boissise.


L’après-midi Tiennette pluma l’oie. Elle n’avait pas coupé le cou à la bête : la plume étant son profit, elle la voulait « vive ». Bien que ce fût pitié d’entendre crier l’oiseau, la fillette chantait en faisant à pleines mains neiger le duvet dans le creux de son giron.

Quand le ventre de l’oie apparut gras et blanc entre les ailes battantes, les cheveux noirs de Tiennette étaient poudrés comme ceux d’une marquise. Jasmin lui en fit compliment. La fillette n’y prit point garde ; c’était le moment où elle serrait entre ses genoux sa victime pour lui ouvrir la gorge. Le sang coula.

Dégoûté Jasmin partit.

— Grand capon ! Tu ne tourneras pas le dos quand je l’apporterai à table !

À la nuit tombante Laïde Monneau arriva, avec sous le bras une corbeille couverte d’un torchon.

— Eh bien ? Et Martine ?

— La pauvrette ! Elle a fait dire à mon frère Rémy, au marché de Corbeil, qu’il ne fallait pas l’