Page:Demolder - Le Jardinier de la Pompadour, 1904.djvu/80

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attendre. Il y a fête au château. Voici un petit mot qui en dira plus long.

Jasmin prit le papier : il était satiné, plié avec soin et un pain à cacheter donnait un air candide à sa coquetterie. Buguet l’ouvrit : un parfum émut le jeune homme.

— On dirait qu’elle en a versé une goutte à dessein !

Il lut. L’écriture jadis si maladroite s’allégeait, devenait courante.

— Elle écrit comme doit écrire sa maîtresse, se dit le jardinier.

La missive trembla dans sa main.

Laïde Monneau, la mère Buguet et Tiennette épiaient les nouvelles dans les yeux de Jasmin.

Hardie, la Monneau insinua :

— Eh bien, mon gars, te v’là plus troublé qu’une pucelle qui rencontre un grenadier dans un chemin creux !

— Non, je suis seulement déçu. Mais ce n’est que partie remise ! Martine viendra tirer les rois ! … Ma mère, elle, vous envoie ses respects, et le bonjour à tous !

— En attendant, dit la tante Monneau, découvrant la corbeille, voilà des saucisses pour vous aider à patienter ! Et je vous prédis que ce sera à s’en lécher les doigts ! Quel cochon ! Il pesait cent vingt ! Et depuis trois mois par tous les temps j’