Page:Denikine - La décomposition de l'armée et du pouvoir, 1922.djvu/163

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1. Ont favorisé la « démocratisation » (opportunistes) : 9 2. N’ont pas lutté contre la « démocratisation » (opportunistes) : 5 3. Ont lutté conte la « démocratisation » : 7 Total : 21

Chefs des états-majors : 1. : 6 2. : 6 3. : 7 Total : 19

TOTAL : 40

Sur ce nombre, ont par la suite, depuis 1918, pris part à la lutte ou s’en sont abstenus :

Dans des organisations antibolchevistes : 1. : 2 2. : 7 3. : 10 Total : 19

Chez les bolcheviks : 1. : 6 2. : 0 3. : 1 Total : 7

Se sont abstenus : 1. : 7 2. : 4 3. : 3 Total : 14

Tels sont les résultats de la réforme aux sommets de la hiérarchie militaire ; là où les hommes se trouvaient exposés aux yeux de tous, où leur activité était l’objet de l’attention critique non seulement de la part des autorités, mais encore de l’opinion militaire et publique. Je ne pense pas que la situation ait été meilleure aux degrés moins élevés de la hiérarchie.

Si l’on peut encore contester les intentions qui dictèrent cette mesure, je n’ai pour ma part aucun doute quant à son inefficacité. La destitution en masse des chefs ébranla du premier coup la confiance dans le commandement et donna une apparence de justification aux actes arbitraires des comités et des soldats, aux violences commises à l’égard de tel représentant du commandement. Les déplacements et les mutations extraordinaires arrachèrent un grand nombre de chefs à leurs unités respectives, où ils avaient pu acquérir respect et influence grâce à leurs mérites au champ d’honneur ; ils étaient transportés dans un milieu inconnu où, pour acquérir cette influence, il fallait beaucoup de temps et d’efforts dans des conditions profondément changées. Si l’on y ajoute la formation des troisièmes divisions, qui se poursuivait dans l’infanterie et qui amenait, à son tour, de nombreuses mutations dans le commandement, on se fera une idée du chaos qui s’introduisit dans l’armée.