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vresse de nos sens nous eut rendus à nous-mêmes, nous ne pouvions retrouver l’usage de la voix, et nous nous entretenions dans le silence par le langage de la pensée. Elle se réfugiait dans mes bras, cachait sa tête dans mon sein, soupirait et se calmait à mes caresses ; elle s’affligeait, se consolait et demandait de l’amour pour tout ce que l’amour venait de lui ravir.
Cet amour, qui l’effrayait dans un autre instant, la rassurait dans celui-ci. Si d’un côté on veut donner ce qu’on a laissé prendre, on veut de l’autre recevoir ce qu’on a dérobé ; et, de part et d’autre, on se hâte d’obtenir une seconde victoire, pour s’assurer de sa conquête.
Tout ceci avait été un peu brusqué.