Page:Depasse - Spuller, 1883.djvu/15

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et dans les milieux où s’élabore la politique. Au Palais, il rencontra M. Léon Gambetta, de quelques années plus jeune, qui était alors dans la fermentation de la période orageuse et qui à tout propos, sur tous les sujets, lançait autour de lui les premiers éclairs de son éloquence. Les observateurs se disaient que de ce chaos étonnant, plein de feu et de fumée, une création devait sortir, on ne savait encore laquelle. M. Spuller, avec ses habitudes de méditation approfondie, vit peut-être dès ce moment plus profond que personne. Il est certain qu’il se lia dès lors très étroitement avec Léon Gambetta ; il l’aima et le comprit mieux que les autres ne savaient le faire. Cette liaison de hasard allait devenir cette forte et puissante amitié que n’ont pas altérée vingt années de révolutions.

En 1863, M. Spuller commença à se signaler comme un redoutable adversaire des candidatures officielles. Il entra dans la presse militante, il se mit à cette œuvre de labeur quotidien et de lutte sans relâche qui allait absorber sa vie. L’opinion se réveillait de son long abattement, la France reprenait conscience d’elle-même ; libéraux et républicains travaillaient ensemble à