Page:Depasse - Spuller, 1883.djvu/19

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amis reprirent terre sur la lisière de la forêt d’Épineuse, à une faible distance des postes prussiens. De là, ils se rendirent à Montdidier, dans le chariot d’un paysan, puis à Amiens au milieu de la nuit. Le ballon de Gambetta et Spuller vaut bien certaine mauvaise barque demeurée célèbre dans l’histoire. Le panier de l’Armand Barbés ne contenait pas la victoire et l’empire : il portait au moins l’honneur de la défense nationale et la fortune de la République.

Dans la matinée du 9 octobre, un train spécial emporta les deux amis vers Rouen et de là à Tours, où M. Gambetta devait prendre si vigoureusement en main le gouvernement du pays. M. Spuller, sans titre officiel, comme il l’a dit, sans place déterminée, devait prendre pour lui-même toute la place que son patriotisme et son intelligence étaient capables de remplir.

Nous savons ce qu’ont fait les autres, nous avons mesuré l’étendue de leur action et défini leur rôle. Nous avons dit : ceci appartient à Gambetta, cela est à Freycinet. Nous n’avons point de prise sur Spuller. Il nous échappe. Nous savons seulement qu’il était dans cette