Page:Depasse - Spuller, 1883.djvu/20

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fournaise, dans cet atelier flamboyant de la défense. La fumée et la poussière l’enveloppent. Nous ne le voyons pas, mais nous l’entendons travailler. Et il lui eût été si facile de se faire voir, de nous prendre à témoins de son labeur, qu’il nous plaît et qu’il nous paraît juste de lui attribuer une part de mérite d’autant plus belle qu’il ne nous en a jamais parlé.

Lorsque M. Spuller et ses amis eurent été réduits à l’impuissance de rien faire de plus pour la défense de la patrie, ils ne tardèrent pas à reprendre leur œuvre de propagande républicaine par la plume et par la parole. Ils fondèrent, en novembre 1871, le journal la République française. M. Spuller fut appelé à la rédaction en chef, sous la direction politique de M. Gambetta. Là, pendant cinq années, il s’est livré de nouveau tout entier à ce métier du journaliste, qu’il connaît à fond, où il est passé maître, qu’il a toujours traité avec tant de gravité, de solidité, avec un si vif sentiment du devoir. La nature d’esprit de M. Spuller et la forme de son talent, ses méthodes de travail, sa façon d’entendre le journalisme ont grandement contribué à donner à la République française le ton qu’elle a gardé, et à lui assurer devant